Bourgelie Ampion, conseillère administratif et juridique au ministère congolais de l’aménagement du Territoire, des Infrastructures et de l’entretien Routier a fait le point sur la question, concernant son pays. Une présentation à l’édition 14 des rencontres à Paris, désormais devenues incontournables.
Une intervention de praticienne sur la pratique des PPP au Congo qui vient de se doter d’un ministère dédié, pour faire face à l’absence de cadre réglementaire spécifique, dont souffre le Congo. Malgré cela, il existe néanmoins une règlementation éparse (code des marchés publics, règles énergétiques, etc.) grâce à laquelle le Congo a réalisé des infrastructures en PPP. Bourgelie Ampion a cité le port de Pointe Noire, contrat avec le groupe Bolloré, les aéroports de Brazzaville et Pointe-Noire, la route Pointe-Noire/Brazzaville.
Toutefois, les projets de maintenance de routes en cours de structuration, sont évalués à 550 millions de dollars et la nécessité de la législation spécifique en matière de PPP reste entière au Congo.
Des travaux d’infrastructures d’envergure sur fonds propre
Douze hôpitaux généraux, des stades, des hôtels et complexes sportifs financés par l’Etat congolais qui recherche des partenaires en PPP pour la maintenance et l’exploitation. Concernant les PPP sociaux, les autorités congolaises recherchent des partenaires. La conseillère administrative et juridique a précisé que son pays souhaitait au préalable canaliser son endettement avant de se lancer dans d’autres contrats de cette nature. « Un contexte encore difficile car les différentes dettes étant décortiquées ». Ce qui justifie, selon elle, la frilosité des PPP sociaux au Congo.
Une autre exigence, comme dans beaucoup de pays africains, pour la réussite des partenariats en PPP : le renforcement de capacités des cadres dans le secteur public. « Ces derniers doivent répondre, comprendre et contrôler les partenaires en contrats PPP », a insisté Bourgelie Ampion.
Le centre de propective pour le développement (CEPROD), un partenaire stratégique du Congo pour la pédagogie de l’outil PPP
Jean-Eric Djendja, chargé de mission CEPROD au Congo a rappelé l’importance de procéder à la pédagogie des PPP par des plans d’actions comme la « stratégie nationale des cadres », les sessions de formation des acteurs publics et la mise en place des organes du club PPP, mis en place au Congo.
Le chargé de mission CEPROD au Congo a aussi annoncé la mise en place d’une plateforme de digitalisation des projets portés par le gouvernement congolais et la préparation du cadre stratégique des PPP, élément important de la réalité des futurs contrats, sans oublier l’organisation des journées économiques Congo-France, un appel lancé par le groupement du patronat francophone.
Carmen Féviliyé