Amadou Toumani Touré, ancien président du Mali, est mort

Amadou Toumani Touré, alors président de la République du Mali,  lors d’une conférence de presse à Bamako, en février 2010. POOL New / REUTERS
Amadou Toumani Touré, alors président de la République du Mali, lors d’une conférence de presse à Bamako, en février 2010. POOL New / REUTERS

L’ex-chef de l’Etat, qui a dirigé le pays de 2002 à 2012 avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire, est mort en Turquie, à l’âge de 72 ans.

Le Monde avec AFP et Reuters

L’ancien président malien Amadou Toumani Touré (« ATT »), qui a dirigé le pays de 2002 à 2012 avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire, est mort dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 novembre en Turquie, à l’âge de 72 ans, ont rapporté un proche et un médecin. « Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit de lundi à mardi en Turquie, où il était évacué pour des raisons sanitaires », a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Oumar Touré, neveu du défunt.

Amadou Toumani Touré avait subi récemment « une opération du cœur à l’hôpital du Luxembourg de Bamako, qu’il a créé. Tout semblait aller bien », a indiqué sous couvert d’anonymat un médecin de l’hôpital. « On a décidé ensuite de l’évacuer sanitairement. Il a voyagé sur la Turquie très récemment par un vol régulier. Malheureusement, il est décédé dans la nuit de lundi à mardi », a-t-il ajouté.

Lire aussi  Mali : l’ancien autocrate Moussa Traoré est mort

Le nom d’Amadou Toumani Touré était associé à la transition démocratique du Mali. Militaire de carrière, « ATT » faisait partie du groupe d’officiers ayant renversé Moussa Traoré en 1991 après la mort d’une centaine de manifestants pour la démocratie. Porté à la tête de cette junte, il avait organisé des élections l’année suivante et transmis le pouvoir à un président civil, ce qui lui a valu le surnom de « soldat de la démocratie ». Il avait ensuite quitté l’armée avec le grade de général pour se faire élire président du Mali en 2002, avant d’être réélu en 2007.

Réformes démocratiques

« ATT » avait été salué pour les réformes démocratiques mises en œuvre dans son pays, jusqu’à son renversement, en mars 2012, par un putsch de soldats entrés en mutinerie contre l’incapacité du gouvernement à arrêter l’offensive, dans le nord du pays, de rebelles touareg et l’afflux de djihadistes en provenance des pays voisins. Le pays a sombré depuis dans une spirale de violences djihadistes et intercommunautaires qui se sont propagées au centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.

Lire aussi  « L’UE doit faire de la gouvernance le cœur d’une stratégie de stabilisation du Sahel à long terme »

Loin de stopper l’avancée des indépendantistes et des djihadistes, le coup d’Etat de 2012 avait au contraire précipité la déroute de l’armée. Le nord était alors rapidement tombé sous la coupe des djihadistes, avant l’intervention des forces françaises. Les deux tiers du territoire malien échappent aujourd’hui à l’autorité centrale.

« ATT » disparaît alors que le Mali est de nouveau dans une période de transition, consécutive à un nouveau coup d’Etat militaire, qui a fait tomber le 18 août l’ancien président élu Ibrahim Boubacar Keïta. Certains des officiers impliqués dans le putsch du 18 août, dont leur numéro deux, le colonel Malick Diaw, figuraient sur la photo de groupe des putschistes de 2012.

Le Monde avec AFP et Reuters

mm
A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France