Gabon : reconduit président du patronat, Alain Bâ Oumar retrousse ses manches pour la relance post-Covid

Alain Bâ Oumar (Crédits : DR)
Alain Bâ Oumar (Crédits : DR)

Après trois ans de défis à la présidence du patronat gabonais, Alain Bâ Oumar est reconduit dans ses fonctions dans un contexte où l’Etat gabonais cherche l’appui du secteur privé pour la relance économique post-Covid.

Le conseil d’administration de la Confédération patronale gabonaise (CPG) s’accorde à reconduire Alain Bâ Oumar en qualité de président. Candidat unique à sa propre succession, celui qui accédait pour la première fois à la tête du patronat gabonais en février 2017 au bout d’un scrutin hautement serré, a été réélu hier, mercredi 12 août.

« Il reçoit […] un mandat clair pour mener à bien les discussions cruciales à venir entre le Patronat et le Gouvernement de la République sur les stratégies de relance de notre économie heurtée de plein fouet par la pandémie de la COVID-19 », estime le conseil d’administration de la CPG dans son communiqué.

Des réalisations en trois ans

Entrepreneur, Alain Bâ Oumar, 57 ans, est PDG de IG Telecom (ex-Internet Gabon), une entreprise de télécommunications qu’il a fondée en 1996, après une première partie de sa carrière aux Etats-Unis. Sous son leadership au cours de ces trois dernières années, la CPG note plusieurs avancées dont « l’amélioration du climat des affaires » grâce notamment à l’adoption d’un nouveau Code pétrolier, un nouveau Code minier et des avancées sur le nouveau Code du travail. Bâ Oumar a également conduit la négociation et la proposition au gouvernement d’un plan de refinancement de 400 milliards de Fcfa pour la dette intérieure due aux entreprises membres de la CPG. On lui doit en outre la réduction de l’effectif du conseil d’administration passé de plus de 60 membres à 20 membres seulement, pour plus d’efficacité, sans parler de la priorité donnée à la parité hommes-femmes, ainsi qu’aux PME et à l’entrepreneuriat des jeunes à travers divers programmes.

La présente élection qui devait en principe intervenir en février dernier a été retardée de six mois en raison de la crise sanitaire qui, comme partout dans le monde, a plongé l’économie gabonaise dans une situation encore plus difficile qu’elle ne l’était avant. Selon les perspectives de la Banque africaine de développement (BAD), cette économie pétrolière d’Afrique centrale pourrait connaitre une récession de -7,5% en 2020.

Sous le feu de la crise, l’Etat gabonais a conséquemment sollicité les patrons d’entreprises notamment pour la préservation des emplois et la continuité des activités, autant que possible, dans le respect des mesures visant à endiguer la propagation du virus. Mais jusqu’à présent les défis demeurent, notamment après les tests positifs au Covid-19 de 125 employés sur des sites pétroliers à Port-Gentil.

En pourparlers avec le gouvernement

Pour la relance économique, le secteur privé est naturellement sollicité. Début juin, la CPG -qui regroupe 260 entreprises qui représentent 80 % du PIB et 90 % de l’emploi formel gabonais- émettaient plusieurs propositions dont la réduction du train de vie de l’Etat et le développement des chaines de valeur dans les secteurs stratégiques de l’économie. Les discussions se poursuivent et le conseil d’administration attend désormais d’Alain Bâ Oumar qu’il en sorte avec de bonnes nouvelles pour les patrons. La reconduction de Jean-Marie Ogandaga au ministère de l’Economie dans la nouvelle équipe du nouveau Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda devrait plus ou moins faciliter la suite des pourparlers.

Par La Tribune Afrique 

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A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France