Burundi : le président Évariste Ndayishimiye a prêté serment

Evariste Ndayishimiye et son épouse Angélique Ndayubaha à Bujumbura, le 16 mai 2020. © AFP

Le président burundais a été investi jeudi à Gitega avec deux mois d’avance sur la date prévue, après le décès soudain de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Il prend la tête d’un pays divisé, isolé, appauvri et confronté à la pandémie de Covid-19. 

Le nouveau président burundais, Évariste Ndayishimiye, a prêté serment jeudi 18 juin, succédant ainsi à Pierre Nkurunziza. « Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi…», a déclaré le chef de l’État en prêtant serment dans un stade à Gitega, la capitale administrative du pays.

Élu à la présidentielle du 20 mai, Évariste Ndayishimiye devait initialement prendre ses fonctions le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza. Le décès subit de ce dernier le 8 juin, à l’âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, officiellement d’un « arrêt cardiaque », a changé la donne.

Pour éviter une période d’incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l’histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d’une longue guerre civile (300 000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d’accélérer la transition.

La Cour constitutionnelle, acquise à l’exécutif, avait décidé qu’Évariste Ndayishimiye devait débuter son mandat de sept ans le plus tôt possible, sans période d’intérim. À la mort de Pierre Nkurunziza, qui l’avait présenté comme son « héritier », le général Ndayishimiye s’est engagé à « poursuivre son œuvre ».

« Obstacles et réticences »

Le nouveau chef de l’État est l’un des acteurs clés d’un pouvoir qui a mené une répression meurtrière ayant fait plus de  200 morts et conduit 400 000 Burundais à l’exil, après la candidature controversée de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015.

Il n’a pas empêché les exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD. Malgré tout, il n’a pas personnellement été mis en cause dans de tels abus, et est perçu comme plus tolérant que son prédécesseur et ne faisant pas partie de la frange la plus intransigeante du régime.

Par Jeune Afrique avec AFP

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A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France