COVID-19 : l’Afrique réclame 100 milliards de dollars

Un besoin de financement urgent pour faire face aux conséquences de la pandémie sur l’économie africaine, qui pourrait être profondément ralentie. Une réunion virtuelle des ministres des Finances africains, le 1 avril.

Selon les ministres réunis et munis de masques, le continent ne pourrait s’en remettre qu’au bout de trois années. Une situation provoquée par le contexte sanitaire  lié  à la propagation du coronavirus. Tout en louant les mesures politiques prises par les gouvernements, les ministres des Finances ont souligné la nécessité de prendre “toutes les mesures possibles pour ralentir et maîtriser la transmission du virus à court terme”, reconnaissant toutefois la difficulté du combat. “L’attention immédiate doit être portée sur le front sanitaire et humanitaire”, ont-ils insisté avant d’avoir montré  la nécessité de poursuivre la sensibilisation, les tests et les mesures de distanciation sociale.

Un allègement de la dette est nécessaire

Une exigence qui concerne les partenaires bilatéraux, multilatéraux et commerciaux de toute l’Afrique, pour une diminution coordonnée et collaborative, avec le soutien des institutions financières multilatérales et bilatérales telles que le FMI, le GBM et l’UE.   L’économie mondiale étant ralentie, la reprise est attendue qu’après environ 24 à 36 mois. Les partenaires au développement devront par conséquent envisager cet allègement et une abstention des paiements d’intérêts sur une période de 2 à 3 ans pour tous les pays africains.

Par ailleurs, les ministres des finances ont mis l’accent sur l’importance du secteur privé, qui doit être soutenu en cette période critique, pour la création d’emplois et l’effort de relance. De plus,  l’Afrique étant un importateur net de produits pharmaceutiques, permettre une production continentale locale pourra servir à protéger certains emplois et garantir l’approvisionnement en médicaments essentiels pendant la crise. Alors que plus de 54 pays ont interdit les exportations de produits pharmaceutiques, les ministres appellent à mettre fin à la fermeture des frontières afin de permettre les couloirs commerciaux et humanitaires.

Enfin, la question des énormes pertes subies dans le transport aérien et l’hôtellerie a été abordée. Les deux secteurs doivent être protégés et préservés, tout comme l’industrie du tourisme.  Les ministres ont préconisé un sursis au paiement des intérêts, des baux et de la dette et ont salué l’utilisation de technologies telles que les téléphones portables pour soutenir la sensibilisation ainsi que l’identification des communautés dans le besoin.

Carmen FEVILIYE

 

 

 

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A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France