Réunions de Printemps Banque mondiale / FMI : Akinwumi Adesina plaide pour une hausse des investissements américains en Afrique

Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a pris la parole le 10 avril dans le cadre d’un dialogue de haut niveau auquel a pris part  Karen Bass, membre du Congrès américain, présidente du sous-comité des affaires étrangères pour l’Afrique, des droits de l’homme dans le monde et des organisations internationales de la Chambre des représentants

Akinwumi Adesina a déclaré : « C’est le moment de renverser la tendance à la baisse des investissements des États-Unis en Afrique. Leader mondial du secteur privé, ce pays a un rôle essentiel à jouer pour accroître les investissements en Afrique et élargir les opportunités offertes au secteur privé américain. » Une déclaration faite en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI qui se tiennent à Washington du 8 au 14 avril. « Le moment est venu de développer et de tirer profit d’opportunités dans lesquels d’autres acteurs mondiaux investissent déjà », a poursuivi Akinwumi Adesina, tout en reconnaissant que les États-Unis ont toujours soutenu l’Afrique.

Exposant sa vision du rôle prédominant de la BAD, Akinwumi Adesina a exhorté les entreprises américaines à s’impliquer davantage en Afrique : « Je vous encourage fortement à considérer l’Afrique sous le prisme de l’investissement et non sous celui du développement. L’Afrique est un continent qui offre d’immenses opportunités encore inexploitées dans l’énergie, les infrastructures, l’informatique et l’agriculture, ce dont beaucoup d’autres acteurs mondiaux sont déjà en train de prendre conscience. »

En réponse aux questions posées sur le nouvel Africa Investment Forum  https://AfricaInvestmentForum.com) organisé par la Banque, Akinwumi Adesina a souligné que « ce tout premier rassemblement d’investisseurs de niveau international a dépassé toutes les attentes avec plus de 38,7 milliards de dollars de projets qui se sont assurés l’intérêt des investisseurs en soixante-douze heures seulement. »

Une première édition de l’Africa Investment Forum  a été organisée par la BAD en novembre 2018 à Johannesburg, en partenariat avec plusieurs institutions de financement du développement, dans le but d’aider le continent à combler son déficit croissant en infrastructures.

Akinwumi Adesina demande un appui pour l’AFAWA

AFAWA  est l’Initiative pour la discrimination financière positive en faveur des femmes en Afrique. Dotée de 300 millions de dollars, c’est un dispositif de partage des risques conçu pour débloquer 3 milliards de dollars qui serviront à octroyer des prêts aux sociétés et entreprises gérées par des femmes. La Banque africaine de développement a l’intention de mettre en place un système de notation pour évaluer les institutions financières en fonction de la part et de la qualité des prêts qu’elles accordent aux femmes, et de leur impact socio-économique.

Les Réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale sont l’occasion de réunir tous les ans des acteurs d’horizons divers — dirigeants du secteur public (banques centrales, ministères des finances et du développement) et du secteur privé, experts issus des milieux universitaires — autour des grands dossiers mondiaux : conjoncture économique mondiale, lutte contre la pauvreté, développement économique, efficacité de l’aide, etc. Cet événement donne également lieu à toute une série de manifestations (séminaires, zooms régionaux, conférences de presse…) autour de sujets liés à l’économie mondiale, au développement international et au système financier mondial.

Intervenant à son tour, Karen Bass a, quant à elle, exposé  le rôle de la Banque africaine de développement dans le financement des besoins de développement du continent africain. La  députée américaine a lancé lors de son allocution: « L’Afrique est en train de devenir le continent de l’avenir », avant de réitérer l’engagement des États-Unis à soutenir l’action de l’institution financière. « Cette discussion survient à un moment crucial pour l’avenir de l’Afrique. Personne n’ignore que l’Afrique est un pôle pour les investissements. Nombre de mes collègues et moi-même continuerons de plaider en faveur d’un financement intégral ou accru de la Banque », a-t-elle déclaré.

Dans ses conclusions, Karen Bass a reconnu que l’Afrique a besoin d’investissements dans des grands projets d’infrastructures – routes, voies ferrées, ports et autoroutes transnationales –, « afin de parvenir tant à une transformation structurelle, qu’à une intégration des marchés. » Et d’indiquer que le Congrès américain continue de réfléchir aux meilleurs moyens de stimuler les investissements, en particulier sur le continent, et que son bureau étudie la législation pour faciliter les investissements dans les projets d’infrastructures.

La réunion a eu, entre-autre, le mérite de mettre en lumière les cinq grandes priorités de la BAD – éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ;  industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations – qui  s’inscrivent dans les priorités du Congrès américain.

Étaient présents dans l’assistance Thomas Hardy, directeur par intérim de l’Agence des États-Unis pour le Commerce et le Développement ; des représentants du Conseil consultatif présidentiel Doing Business in Africa, de fonds de pension et de sociétés de capital-investissement ainsi que des ambassadeurs africains.

Carmen FEVILIYE

 

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A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France