Une affirmation du ministre français des affaires Etrangères Jean-Yves Le Drian, lors d’un point de presse du 18 octobre à Paris, nuançant ainsi le long débat concernant les enjeux de la production d’huile de palme. Un point de presse qui a précédé les discussions dans l’hémicycle français où l’huile végétale a fait de la résistance.
Q – Comment la France entend-elle combattre la production d’huile de palme ?
R – Le Gouvernement ne combat pas la production d’huile de palme en tant que telle. Ce sont la lutte contre la déforestation et le changement climatique qui sont nos priorités : lorsque sa production ne respecte pas un certain nombre de critères de durabilité, l’huile de palme peut générer une importante déforestation directe ou indirecte, au même titre que d’autres produits agricoles.
C’est l’objet de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, qui vise à mettre fin à l’importation de productions non durables contribuant à la déforestation, et qui sera publiée dans les prochains jours. Un volet important de cette stratégie repose sur un dialogue constructif et des actions de coopération en partenariat avec les pays producteurs. Elles aborderont les enjeux de traçabilité et des critères de durabilité de la production, l’appui aux petits producteurs, la coopération dans le domaine de la recherche et les questions foncières.
La France soutiendra par ailleurs les travaux engagés au niveau européen pour avancer ensemble dans cette voie.
La production d’huile de palme continue de soulever des débats autour de sa qualité nutritionnelle, son mode de production considéré nocif sur l’environnement car responsable d’une déforestation massive, à haute dose de produits toxiques, des zones dans lesquelles elle est cultivée, contribuant à la disparition de nombreuses espèces. Egalement inscrit aux débats, sa traçabilité et les critères de durabilité concernant notamment l’appui aux petits producteurs africains et les conditions de travail dans les plantations qui y sont souvent déplorables.
A l’assemblée nationale française, l’heure est aux discussions. Pas plus qu’hier, le 19 octobre, sur tous les bancs les députés proposaient d’exclure l’huile de palme de la niche fiscale des biocarburants rappelant sa production est une des causes majeures de la déforestation . Une proposition qui s’est heurtée au refus du gouvernement français.
Carmen Féviliyé
