La ville de Busan en Corée a abrité, du 21 au 25 mai, les 53ème assemblées qui se sont achevées par la décision historique du Conseil des gouverneurs d’autoriser les consultation en vue d’une augmentation de capital. La gestion prudente de la Banque africaine de développement des risques financiers et opérationnels a ainsi permis d’affecter un volume exceptionnel aux réserves de l’institution africaine. Les débats ont, quant à eux, porté sur l’industrialisation du continent.
Grâce à ses bonnes performances, la Banque a pu accroître son revenu net et maintenir sa note AAA auprès des plus importantes mondiales de notation. A l’issue de sa troisième et dernière session, le Conseil des gouverneurs a salué les performances de la Banque en 2017, qui a enregistré 8,7 milliards de dollars américains d’approbation et plus de 7 milliards de décaissements, des résultats jamais atteints depuis sa création en 1964. « Nous, gouverneurs, réunis à Busan, prenons note de l’augmentation des décaissements en 2017, la plus élevée de l’histoire de la Banque. À cet égard, nous saluons les réalisations de la Banque et l’encourageons à faire plus en matière d’efficience et d’impact sur le développement », souligne le communiqué final de la réunion.
La décision d’augmenter le capital vise à répondre aux besoins de financement des pays membres régionaux et d’atteindre les objectifs de développement.
Financements extérieurs et ressources internes
Les débats ont montré la nécessité d’associer la recherche de financements extérieurs à la mobilisation de ressources internes, notamment, à travers une gestion plus efficace des finances publiques et une lutte sans merci contre les flux financiers illicites qui sortent du continent africain. Ainsi, ont été mis en avant « les efforts déployés par la Banque pour encourager les réformes de la réglementation financière, qui sont de nature à attirer les investissements institutionnels et mobiliser des financements mondiaux en faveur de l’Afrique, par le biais du Forum pour l’investissement en Afrique » , du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Accélérer l’industrialisation de l’Afrique
Un enjeu au coeur des discussions en sessions plénières et ateliers portant sur les meilleurs leviers en vue d’ « accélérer l’industrialisation” du continent. Au-delà de l’industrialisation, les gouverneurs exhortent « la Banque à continuer à œuvrer, avec les autres partenaires au développement, à la recherche d’idées nouvelles pour développer, financer et accélérer la transformation économique de l’Afrique ».
En marge des discussions des Assemblées annuelles et lors de la clôture de la table-ronde ministérielle de la Conférence de coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC), la Corée a annoncé l’octroi d’une enveloppe à hauteur de 5 milliards de dollars. Un financement destiné aux divers projets de coopération avec l’Afrique, notamment dans les domaines du développement du savoir, du renforcement des capacités, de l’énergie et des ressources humaines. L’enveloppe financière de 5 milliards de dollars sera mise à disposition sur une période de deux ans par le biais de partenariats avec divers organismes de développement, y compris avec la Banque africaine de développement.
Le président Akinwumi Adesina et le vice-Premier ministre de la Corée, Dong Yeon Kim, ont ainsi signé trois accords de coopération afférents à sa mise en œuvre:
- l’extension de l’accord général de coopération rendant possible le réapprovisionnement du Fonds fiduciaire KOAFEC hébergé à la Banque africaine de développement, et ce, grâce à un montant de 18 millions de dollars EU,
- un accord dans le but de fournir jusqu’à 600 millions de dollars dans le secteur de l’énergie,
- un protocole d’entente relatif au programme “Tech Corps Corée-Banque africaine de développement” qui permettra un échange entre l’expertise technique et les ressources humaines, afin que les défis actuels du chômage des jeunes dans les deux régions soient relevés.
À cette occasion, le président Adesina a fait remarquer que « l’Afrique doit bâtir, et nous allons bâtir des partenariats plus larges pour assurer le développement. Nous voulons construire des partenariats solides en matière d’investissement avec l’Asie en marchant vers l’avenir ».
Lors de la cérémonie de clôture, Akinwumi Adesina a montré sa satisfaction, déclarant ceci: « De tout point de vue, ces assemblées annuelles ont été un formidable succès collectif. Grâce à tous, et particulièrement à nos hôtes coréens, nous avons pu travailler dans de meilleures conditions pour arriver à cet excellent résultat ».
Notons que les 53ème Assemblées de la Bad se sont déroulées en présence d’ Edouard Ngirente, Premier ministre rwandais, de Saadine Othmani, Premier ministre marocain, de Jae Min Park, maire adjoint de Busan ainsi que de Lucas Abaga Nchama, gouverneur de Guinée équatoriale, pays hôte des prochaines Assemblées annuelles de 2019.
Carmen Féviliyé
